Page 1 sur 1

Poème

Posté : 22 juin 2018, 08:27
par Philippe75
ImageAlbum MG

La dormeuse du val

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Une belle MG, décapotée, tête nue,
Et le capot baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; elle est garée dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pneus dans les graviers, elle dort. Souriante comme
Sourirait un enfant malade, elle fait un somme :
Nature, berce-la chaudement : elle a froid.

L’essence ne fait pas frissonner son carbu ;
Elle dort dans le soleil, le moteur s’est tu,
Tranquille. Elle a deux trous béants au carter droit.

Re: Poème

Posté : 22 juin 2018, 09:07
par sherlock
Bien joli pastiche, compliments :)

Re: Poème

Posté : 22 juin 2018, 09:10
par Santalier
...putaing cong....c'est pas une success story.....!

"Un rêve de bonheur qui souvent m’accompagne,
C’est d’avoir une MG roulant dans la campagne,
Le long des bois et tout au bout du faubourg prolongé,
Où je vivrais ainsi qu’un pilote rangé.
C’est là, me semble-t-il, qu’on ferait un bon livre.
En hiver, l’horizon des coteaux blancs de givre ;
En été, le grand ciel et l’air qui sent les bois ;
Et les rares amis, qui viendraient quelquefois
Pour me voir, de très loin, pourraient me reconnaître,
Allongé sous la voiture, ou restaurant sa fenêtre."

Re: Poème

Posté : 22 juin 2018, 09:26
par Orque
.

Re: Poème

Posté : 22 juin 2018, 10:18
par sherlock
Clé à molette en main, les doigts dans le cambouis
Réglant un vieux carbu bricoler me réjouit
Mais user d'la meuleuse, éradiquer la rouille
Bruyant et salissant, dieu sait que c'est casse... pieds

(Oui, je sais la dernière ne rime pas, mais je préfère ça à la vulgarité :-) )

Re: Poème

Posté : 22 juin 2018, 13:01
par Santalier
Philippe75 a écrit :ImageAlbum MG

La dormeuse du val

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Une belle MG, décapotée, tête nue,
Et le capot baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; elle est garée dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pneus dans les graviers, elle dort. Souriante comme
Sourirait un enfant malade, elle fait un somme :
Nature, berce-la chaudement : elle a froid.

L’essence ne fait pas frissonner son carbu ;
Elle dort dans le soleil, le moteur s’est tu,
Tranquille. Elle a deux trous béants au carter droit.


...dans l'émotion de la lecture, j'avais oublié de féliciter l'auteur qui nous délivre, avec sensibilité, sa proximité quasi charnelle avec sa belle (rime !)

"Ô lac, suspens ton vol....- Choisir ou boire, il faut conduire....- Cric-Crac, merci Kosaque - Des Papes, des Papes...oui mais de Tanzanie...!..."


OK, je sors.....

Re: Poème

Posté : 22 juin 2018, 13:15
par Santalier
Sensation
D'aprés Arthur Rimbaud

Par les soirs bleus d’été, j’irai rouler avec ma MG,
Parcourir les petites routes, enroulant les voies menues :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur sans bouger.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini viendra de l'arbre à cames,
Et j’irai loin, bien loin, comme un Abingdonien,
Avec cette voiture, – heureux comme avec une femme.

Arthur Rimbaud, Poésies (...pas vraiment....)

Re: Poème

Posté : 22 juin 2018, 17:24
par yvre
Eh , Paul Arthur , réveille toi ... ce n' est qu ' un rêve vu que tu as la tête sous un couvercle avec ta B GT ...

Re: Poème

Posté : 22 juin 2018, 19:03
par ttersu
Que de rimes, je suis conquis :b:

Re: Poème

Posté : 26 juin 2018, 07:31
par Philippe75
ImageAlbum MG

Mignonne, allons voir si la MG
Qui ce matin avait démarrée
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Le reflet de sa carrosserie pourprée,
Et son cuir au ton vermeil.

Las ! voyez comme en peu de route,
Mignonne, elle a dessus la glace
ces italiennes sportives laissé choir !
Ô vraiment, ces anglaises mettent en déroute
et assurent sans relâche leur place,
La meilleure du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, MG mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
Roulez, roulez et essence épuisez,
Cueillez, cueillez vos kilomètres,
Dans la lignée des voitures de maitres
Vous serez toujours ma vraie beauté.

(d'après Ronsard)

Re: Poème

Posté : 05 déc. 2018, 10:46
par Philippe75
ImageAlbum MG

C’est une folie de haïr toutes les anglaises parce qu’une MG vous a planté,
d’abandonner tous les rêves parce que la route était terminée,
de renoncer à toutes les tentatives parce qu’on a échoué.
C’est une folie de condamner toutes les anglaises parce qu’une vous a trahi,
de ne croire plus en ces petits roadsters juste parce qu’un d’entre eux a été infidèle,
de jeter toutes les chances de suivre la route juste parce que quelque chose n’est pas allé dans la bonne direction.
Il y aura toujours une autre occasion, un autre ami, un autre amour, une force nouvelle.
Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ.
d’après Antoine de Saint Exupéry - Le Petit Prince

Re: Poème

Posté : 06 déc. 2018, 11:13
par aimegb
Complainte Amoureuse - Alphone Allais ( pastiche MG adaptée )


Oui MG dès l'instant que je vous vis
Beauté féroce, vous me plûtes
De l'amour que d' votre essieu je pris
Sur-le-champ vous vous aperçûtes
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les joints que pour vous je pris !
Combien de sous , pire, je rendis !
De quelle cruauté vous fûtes !
Et quel profond dédain vous eûtes
Pour les pneus que je vous offris !

En main , je priai, je gémis,
Dans votre dureté vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis ;
MG un jour je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes
Et je ne sais comment vous pûtes,
Faire capoter ce que je vous ai mis.
Ah ! Fallait-il que je vous visse
Fallait-il que vous me plussiez
Qu'ingénument je vous le disse
Qu'avec orgueil le cuir vous tussiez
Fallait-il que je vous ramasse
Que vous me désespérassiez
Et qu'enfin je m'opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m'assassinassiez


Image

Re: Poème

Posté : 07 déc. 2018, 08:03
par Philippe75
aimegb a écrit :Complainte Amoureuse - Alphone Allais ( pastiche MG adaptée )
Excellent ! :dancing:

Re: Poème

Posté : 07 déc. 2018, 08:46
par aimegb
@Philippe75
Tes poèmes pastichés sont de haut vol ! :) :)

Invitons tous les autres , à venir ici exprimer leurs sentiments envers nos MG adorées !*
*( ou autre voiture que vous avez aimé )
Ici , Didier Gustin dans "Ma BM " pastiche de Charles Aznavour


https://www.dailymotion.com/video/xet7zy

Re: Poème

Posté : 07 déc. 2018, 19:02
par ETIENNE7
Bon, je sens qu'il va falloir que je m'y mette. Bravo à tous !

Re: Poème

Posté : 08 févr. 2024, 11:13
par Philippe75
Pastiche d'après Monsieur de la Fontaine

Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.
La Ferrari et la MG en sont une illustration.
Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point
Si tôt que moi la ligne d’arrivée notre destination ?
Êtes-vous rapide avec votre maigre cylindrée ?
Répartit la transalpine.
Ma Commère, il vous faut purger vos pistons de la calamine
si vous voulez faire bonne mine.
Ainsi fut fait : et de tous deux
On mit près du but les enjeux.
Notre Ferrari avait un moteur racé et une ligne à faire peur;
J'entends par là des vrombissements rageurs mais bientôt vains.
Un casque étincelant sur une combinaison de frimeur
Et leur fait arpenter le bitume de grands pas sur mocassins italiens,
Pour paraitre et faire écouter le son de son V12, elle laisse la fille d’Abington
Se hâter avec élégance, aller son train de Sénateur que rien n’étonne.
L’Italienne méprise une telle victoire ;
Tient la gageure à peu de gloire ;
Croit qu'il y va de son honneur
De partir tard. Elle parade, use de la Nénette,
fait briller sa carrosserie, démarre enfin, et accélère avec rage.
À la fin, quand elle vit que l'anglaise touchait presque l’arrivée
Elle partit comme un trait ; brulant ses pneus
mais vainement : la MG arriva la première.
Eh bien, lui cria-t-elle, avais-je pas raison ?
De quoi vous sert votre vitesse ?
Moi l'emporter ! et que serait-ce
Si vous n’aviez que 4 pistons ?

Re: Poème

Posté : 08 févr. 2024, 17:21
par Pierre Valine
Demain, dès l’aube, à l’heure où fléchit la membrane,
Je s’rai MG. Vois-tu, j’te sais pétaradant.
J’irai avec les clés, j’irai à la frontale.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je visserai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, loquedu, le dos cassé, les mains graissées,
Touriste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni cette télé moribonde,
Ni le journal zinzin confondant du vingt heures,
Et quand ça marcherait, je mettrais la seconde
Au taquet en travers à me faire des chaleurs.

Victor Rugeux «Les Segmentations»

Si le grand Victor voudra bien m'excuser... :jap:

Re: Poème

Posté : 09 févr. 2024, 07:38
par Orque
:b: :b: