c'est faitsherlock a écrit :Un "anglais de Paris" avait essayé de les importer, mais ça n'a pas marché du tout. C'est lui qui est importateur officiel, il vend maintenant les certificats d'homologation.
C'est vrai que ça aurait sympa de voir ces gros scarabées sillonner les rues des grandes villes :-)
it's done
but more expensive
Entre Eric Cantona, Jacques Chirac et la vache folle, l'actualité
anglo-française ne pouvait pas tomber mieux pour le Gallois David Lea qui réalise aujourd'hui un rêve né voici quatorze ans: faire circuler les célèbres taxis londoniens, les cabs, à Paris. Depuis le lancement du projet par une réception-exposition à l'ambassade de Grande-Bretagne mardi soir, David Lea ne sait plus où donner de la tête. Se mettre en scène avec son premier modèle dans les rues de la capitale pour les équipes de télé (même CNN est de la partie) ou, explique-t-il, «rester chez moi devant le téléphone pour prendre les premières commandes des sociétés de taxis, artisans et syndicats qui n'arrêtent pas d'appeler».
Ce natif de Cardiff a découvert un métier à Paris. Il a les mêmes structures de fonctionnement qu'à Londres (même statut d'artisans, et de multiples sociétés de location, et même tutelle de la police), mais n'a pas une identité aussi forte qu'outre-Manche et surtout traverse une crise sociale aiguë.
Diplomatie commerciale oblige, David Lea, 44 ans, ne veut pas aborder les difficultés qui minent la profession à Paris, mais explique volontiers la particularité du taxi londonien. «Le Public Carriage Office est un service de Scotland Yard, qui gère d'une main de fer une rigide réglementation», raconte l'importateur exclusif en France du taxi londonien. Alors qu'à Paris il suffit de trois mois d'études pour obtenir un certificat de capacité, à Londres le difficile examen «knowledge» ne peut être passé qu'au bout de deux ans de formation et parfois trois. Il est plus difficile de devenir chauffeur de taxi à Londres qu'à Paris. Mais plus facile à Londres qu'à Paris de conduire une voiture: 3.500 chauffeurs-locataires parisiens sont à la recherche d'une place.
Chez David Lea, la passion de l'automobile l'emporte sur la fibre d'agent commercial. Apprenti à l'adolescence, puis diplômé ingénieur en mécanique au College of Technology de Cardiff, il sillonne l'Europe dans les années 70 pour parfaire ses connaissances mécaniques. Stagiaire chez Mercedes à Stuttgart, il devient par la suite spécialiste de Rolls Royce et Jaguar. Installé à Paris, il commence d'abord par immatriculer son bus anglais, et crée en 1986 la société Octobus, spécialisée dans la location des véhicules londoniens à deux étages. En 1984, il obtient du constructeur des taxis anglais, London Taxi International, la possibilité de réfléchir sur l'installation du volant à gauche afin que le véhicule puisse être homologué par la Commission européenne. Il attendra jusqu'à novembre 1995 pour pouvoir obtenir le feu vert des autorités françaises. Entre-temps, le Gallois avait noué des liens avec les puissances du taxi parisien, en organisant il y a six ans un rapprochement entre les syndicats des artisans parisiens et londoniens.
«Rétro, spacieux et pratique, robuste et fiable, surtout pour son rayon de braquage qui lui permet de faire un demi-tour dans un espace de 7,62 mètres», le cab s'est imposé comme unique véhicule de taxi à Londres en 1948, auréolé du prestige d'avoir servi dans les campagnes des généraux Marshall et Montgomery. London Taxi International modernisera son véhicule au fil des années, sans pour autant toucher certaines règles définies par le règlement de Scotland Yard, dont certains points ont été définis au XVIIe siècle à l'époque des voitures à cheval, «notamment la hauteur des plafonds, pour les clients coiffés des chapeaux haut de forme», raconte David Lea, qui outre l'attrait rétro de ses véhicules, n'oublie pas de défendre les avantages sécuritaires, mécaniques et pratiques (pour les handicapés par exemple) du cab.
«Sa vitre de séparation a permis de limiter à 31 seulement les agressions de chauffeurs de taxi commises dans les cabs en Grande-Bretagne. Il y en a eu 499 dans des berlines normales. De plus, beaucoup de ces taxis atteignent facilement le million de kilomètres», rappelle le service de presse de l'ambassade de Grande-Bretagne, heureux de voir circuler une fierté britannique dans la Ville lumière. David Lea, importateur exclusif d'un unique modèle de taxi par la grâce d'une tradition, espère pouvoir faire circuler 150 cabs dans Paris d'ici deux ans.
IF NOT
Bonne nouvelle pour tous les fans des taxis Londoniens, les « Black Cab », comme on les surnomme, sont désormais disponibles à la vente en France. De quoi redorer l'image de nos chauffeurs de taxis parisiens ?
Ils ne sont pas très beaux mais leur style inimitable, leur praticité et leur confort de première classe ont fait des taxis londoniens des véhicules mythiques reconnus dans le monde entier. Désormais propriété du constructeur chinois Geely, ces fameux « Black Cab » ne vont plus se limiter à circuler dans les rues de la capitale anglaise, Geely ayant décidé de les fabriquer en Chine pour les exporter dans d’autres villes du monde.
Pour Elisabeth Young, présidente de la société EMG SAS en charge de l’importation du véhicule en France, le taxi londonien a plus d’une qualité pour plaire. « Le TX4 dispose de cinq vraies places et c’est l’un des seuls à avoir une rampe d’accès pour les personnes handicapées ».
Elle espère ainsi qu’il séduira les taxis artisans mais également les particuliers désireux d’un véhicule à la fois atypique et disposant d’un grand espace intérieur. « Hormis la vitre qui sépare le conducteur et les passagers, le véhicule vendu aux professionnels et aux particuliers sera identique » précise-t-elle.
Si son tarif de 33.900 euros peut paraître abordable face aux grandes routières allemandes (Mercedes Classe E, BMW Série 5…), il faudra cependant composer avec une mécanique diesel bruyante, gourmande en carburant (plus de 11 l/100 km en ville !) et au bilan écologique pas très flatteur (212 g/km de CO2, pas de filtre à particules, normes antipollution Euro4…) : « Ce moteur a été choisi avant tout pour sa fiabilité mécanique » rappelle Elisabeth Young.
Quand au réseau de distribution et d’entretien, Elisabeth Young se montre rassurante. « Nous disposons de 50 points de livraison en France, principalement d’anciennes concessions MG-Rover ». Et si elle refuse de parler d’objectif de ventes, elle admet néanmoins être en contact avec quelques professionnels : « Dix personnes ont signé un bon de commande pour l’instant » confie-t-elle, rappelant que le véhicule vient d’arriver en France.
Mais au fait, ils en pensent quoi nos amis anglais de voir une partie de leur patrimoine s’exiler à l’étranger ? « Ils le prennent bien, les articles que j’ai lu dans la presse anglaise sont même plutôt positifs. En fait, c’est assez flatteur pour eux de savoir que les gens reconnaissent la qualité de leurs taxis ».
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