Je n’ai pas trop l’habitude d’intervenir sur ce genre de sujets mais là il y a quelques petites choses qui m’irritent un peu.
Chacun a le droit d’avoir un avis sur l’utilité ou non de ce confinement. L’idéal, c’est quand même de prendre en compte un maximum de sources d’informations pour avoir une opinion la plus étayée possible, sans rester scotché aux messages anxiogènes du gouvernement ou des médias.
En lecture récente, j’ai beaucoup aimé ce billet d’un chirurgien :
https://blog.gerardmaudrux.lequotidiend ... que-faire/
S’il ne remet pas en cause l’efficacité du confinement pour freiner la propagation d’un virus, il indique bien qu’il s’agit d’un pis-aller quand tout le reste a échoué. Car il s’agit bien d’un constat d’échec des politiques menées non seulement récemment depuis l’apparition de ce virus, mais depuis des années avec la « casse » de l’hôpital public.
Sur l’hydroxychloroquine, sujet discuté plus haut, là aussi son point de vue est assez argumenté :
https://blog.gerardmaudrux.lequotidiend ... du-siecle/
Donc oui, on peut légitimement se poser quelques questions sur cette interdiction…
Cela me fait penser à un autre produit, le Millepertuis, connu comme anxiolytique (léger) et qui était interdit de vente il y a quelques années en France (alors qu’on le trouvait librement dans d’autres pays) parce que son utilisation, associée à d’autres traitements (contre le HIV notamment) pouvait avoir des effets négatifs… certes… mais comme tout médicament, mal utilisé… La vérité, c’était qu’il y avait un lobbying fort de certains labos qui préféraient bien entendu vendre leurs petites molécules. Ceci n’a été contré qu’après de nombreuses années, et le millepertuis est à nouveau en vente libre…
Mais ce qui me surprend davantage dans toute cette histoire du coronavirus, c’est l’acceptation par les populations de toutes ces mesures contraignantes, les unes après les autres, en regard d’un danger qui n’est pas si important. Oui, sans doute, ce virus est plus « actif » que les virus habituels de la grippe. Et il mute en permanence, rendant son analyse encore plus complexe. Mais ce n’est pas non plus la peste noire de 1347, et le cas de la Suède cité par JIDE montre que l’on peut aussi ne pas sombrer dans la sur-réaction.
Je suis surpris de voir avec quelle facilité les français ont accepté le port du masque quasiment partout, même là où ça ne sert vraiment à rien. J’habite à la campagne, et je vois parfois des personnes, même jeunes, se promener systématiquement avec un masque dans un grand parc à côté de chez moi, où l’on peut facilement maintenir 50 m de distance avec autrui ! Et je suis consterné par le degré de panique de certains de mes collègues au travail, alors qu’ils ne sont absolument pas dans les populations à risque. On peut me dire que le port du masque, c’est un petit effort pour beaucoup de bénéfices, je trouve au contraire que c’est un gros effort car cela gomme une bonne partie de notre humanité, qui s’exprime aussi par toutes les expressions du visage.
J’ai toujours appris que face à un risque, on devait calibrer notre système de défense de façon à ce que l’effort de contrôle puisse permette de réduire raisonnablement ce risque, sans forcément le réduire à zéro. C’est un calibrage entre les moyens mis en œuvre et l’objectif de réduction du risque.
Dans le cas présent, ce compromis me semble biaisé car on veut tendre vers le risque zéro. Or vivre, c’est aussi accepter l’idée que la vie n’est pas infinie, et que la mort est au bout du chemin. Avec un âge médian des morts du covid de 84 ans, on peut dire qu’ils étaient bien proches du bout du chemin. Et souvent, ils sont morts
avec le covid et non
du covid, car ils avaient dans la majorité des cas d’autres pathologies.
N’y voyez pas de l’égoïsme de ma part, et du désintérêt vis-à-vis du sort des personnes âgées. Ma mère a 82 ans, et j’ai envie qu’elle vive encore. Mais je fais ce qu’il faut pour la protéger quand je vais la voir, et elle se protège aussi. Je suis plus inquiet pour mes enfants, qui ont une vingtaine d’année et à qui on livre un monde de moins en moins attrayant, où l’emploi va devenir très rare… Le remède sera-t-il pire que le mal ?
Ce confinement généralisé me laisse donc avec un goût amer, l’effort devrait être vers les personnes fragiles, à risques, et celles qui souhaitent rester confinés devraient pouvoir le faire. Certains ne l’accepteront pas… c’est leur choix. C’est une acceptation de risque. Certes, plus facile à dire qu’à faire… mais là nous sommes un peu dans une infantilisation de la population, avec des conséquences dommageables pour l’ensemble. Imposer cela à tous, en tout lieu… oui c’est sans doute la solution de facilité quand tout le reste a échoué par l’incompétence de nos énarques, mais c’est consternant, et très dommageable.
Mais c’est bien dans l’esprit actuel : regardez-nous avec nos MG, à contre-courant de l’évolution de l’automobiliste qui se confine dans son SUV aux vitres de plus en plus petites et aux écrans digitaux de plus en plus larges. Et nous, nous roulons la tête à l’air libre, sans ceinture pour les voitures les plus anciennes ! Fous que nous sommes ! Ou simplement, nous savons prendre des risques quand il le faut, pour en tirer du plaisir. Car c’est ça la vie : prendre du plaisir quand on le peut, en acceptant les risques qui vont avec selon notre sensibilité en la matière, et non juste vivre pour vivre. Sinon, quelle est l’étape suivante ? Passer toute sa vie en scaphandre ?
Mais à part ça tout va bien. Les chinois vont très bien, et leur économie tourne à plein régime. Ouf, nous voilà soulagés.