Eternel débat
On peut tenter une approche un peu théorique ...
Pour un train épicycloïdal simple, la formule de Willis donne dans la position OD enclenché (planétaire bloqué et entrée par le porte satellite) :
N
sortie/N
entrée = (nb dents couronne + nb dents planétaire)/nb dents couronne
... et donc N
sortie/N
entrée > 1 => on retrouve bien la surmultipliée
D'une manière générale, l'usure d'un embrayage se fait lors du patinage, et quelque soit sa position dans la chaîne cinématique, ça dépend de la différence de vitesse entre les 2 arbres à accoupler et du couple à transmettre.
Donc si on veut limiter l'usure en phase d'embrayage (en phase de débrayage le pb d'usure n'existe quasiment pas) on peut procéder ainsi :
Pour l'embrayage moteur, c'est simple et naturel:
- Couple moteur limité en soulageant l'accélérateur.
- Différence de vitesse ... on peut tenter de faire tourner le moteur à la vitesse qu'il va prendre après la phase d'embrayage (ce qui est fait lors d'un passage de vitesse en double débrayage ou double pédalage pour l'arbre primaire de la BV, afin de ménager les synchro ou passer des crabots)
Pour l'embrayage d'enclenchement de l'OD (embrayage sur la carter jaune du schéma de JMAU) :
Lorsque le cône d'embrayage quitte la couronne de sortie (vert) plus aucun couple n'est transmis (à part les frottements autres que dans les embrayages)... si on n'allège pas l'accélérateur, la vitesse de l'entrée va naturellement augmenter ... alors qu'on souhaiterait qu'elle baisse pour s'approcher de sa vitesse après enclenchement ! (Lorsque la vitesse du porte satellite augmente, avec un vitesse de la couronne qui ne change pas, la vitesse du planétaire d'entrée augmente à son tour)
Dans ce cas, soulager l'accélérateur ou débrayer le moteur produit en gros le même effet, ne pas accélérer l'arbre d'entrée
Mais soulager l'accélérateur va quand même ralentir l'arbre d'entrée plus rapidement et c'est ce que l'on souhaite à ce moment là.
Pour le couple à transmettre, le moment le plus défavorable est bien sûr au début de la phase lorsque plus aucun couple n'est transmis à la sortie ... tous les arbres tournant encore à la même vitesse à ce moment là, on retrouve donc le couple de sortie de BV à transmettre !
Pour limiter ce couple, il suffit donc de débrayer le moteur ou de soulager l'accélérateur. Pour cet aspect des choses, débrayer le moteur est certainement plus radical.
Donc dans cette phase, la théorie nous conseille soit de ne plus accélérer, soit de débrayer le moteur.
Personnellement, je préfère simplement soulager l'accélérateur : pas de sollicitation inutile de l'embrayage et meilleure réduction de la vitesse de patinage de l'OD
Pour l'embrayage de désenclenchement de l'OD (embrayage sur la couronne verte schéma de JMAU) :
Lorsque le cône d'embrayage quitte le carter fixe (jaune) on se retrouve dans la situation précédente. Plus aucun couple n'est transmis (à part les frottements autres que dans les embrayages)
La vitesse du cône d'embrayage est nulle ... et il faudrait l'ammener si possible à une vitesse proche de celle de la sortie (celle de la voiture).
Dans ce cas débrayer le moteur n'est pas très productif, vu qu'il faudrait au contraire augmenter le régime moteur pour l'amener au régime qu'il aura après le désenclenchement de l'OD !!!
Difficile quand même de "lancer" le moteur juste pendant cette phase très courte !
Pour le couple à transmettre, la situation ressemble à la précédente, mais cette fois c'est le couple venant des roues qu'il va falloir transmettre ... pour le réduire il suffit de freiner !!!
Donc dans cette phase, la conclusion théorique est plus "naturelle" ... on ne touche à rien coté moteur et on freine au moment de désenclencher l'OD.
Ces petites conclusions ne concernent qu'une utilisation limitant l'usure, la réponse à une recherche de perfs est forcément tout autre :
- Un démarrage bien dynamique au feu => on fait cirer l'embrayage moteur
- Un passage dynamique de rapport 4-4OD => on enclenche l'OD en charge
... ça a aussi été conçu pour une utilisation "sportive"