LA MG SA

PRESENTATION DE LA SA (1935-1939)

La présentation au salon de 1935 d’une luxueuse berline, la SA, rompt avec la tradition MG des voitures de sport. La voiture était en effet imposante pour les standards MG de l’époque: empattement de 3,124 m et voie de 1,359 m…


La MG SA

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MG SA

LE CONTEXTE

En 1935, MG, jusqu’alors propriété personnelle de Lord Nuffield, est vendu par ce dernier (ainsi que Wolseley) à Morris Motors. S’opère ainsi une concentration des marques Morris, MG, Wolseley et Riley, qui donne naissance au groupe Nuffield. Au même moment est annoncé le retrait de MG de la compétition. Une décision qui s’accompagne d’un changement de cap technique, l’abandon des moteurs à arbre à cames en tête, lui-même reflet d’un changement stratégique qui met Cecil Kimber sur la touche. Désormais, les MG seront des modèles soumis aux impératifs de la rentabilité et rattachés aux modèles de la gamme Nuffield.

PRESENTATION DE LA SA (1935-1939)

La présentation au salon de 1935 d’une luxueuse berline, la SA, rompt avec la tradition MG des voitures de sport. La voiture était en effet imposante pour les standards MG de l’époque: empattement de 3,124 m et voie de 1,359 m.

L’auto est belle en berline, comme le suggère la photo ci dessus) , mais aussi en cab et tourer (1).
Objectivement c’est magnifique, et une SA cab 4 portes a eu le prix du jury au Mans Classic pour le concours des plus belles autos présentes sur le parking du club.

Une des particularités, pour l’époque (en plus que la SA fut la première MG dotée d’un auto radio !) était le système de cric sur les quatre roues, permettant de soulever chacune d’elle en cas de crevaison !

Selon les puristes de l’époque (et les puristes de l’époque c’était autre chose que ceux d’aujourd’hui !), la SA avait des défauts qui risquaient même de pas en faire une MG à leurs yeux ! On peut citer : poids excessif pour une sportive, arbre à cames latéral et non pas en tête, ressorts semi-éliptiques pourvus aux extrémités de jumelles au lieu de tourillons de bronze. Enfin, les amortisseurs étaient hydrauliques au lieu d’être à friction. Pour couronner le tout, et Cecil Kimber s’était jusqu’alors refusé de les adopter, les freins étaient hydrauliques !

Une bonne partie de la clientèle fut d’ailleurs d’Allemagne nazie, qui adorait le look des berlines. Donc qui dit export en Allemagne avant guerre, signifie que pour cette auto il y a peu de survivantes. ( il y a encore moins de WA toujours pour les mêmes raisons) et ce contrairement à la tradition de marché intérieur britannique voir américain de MG , qui a permis la sauvegarde de très nombreuses avant guerre ( n’oublions pas que l’Angleterre et a fortiori les Etats-Unis n’ont pas été envahis, et que les autos d’avant guerre n’ont donc pas subi le choc de la guerre ni de la pénurie d’après-guerre, qui, elle ,a conduit à le destruction ou à la cannibalisation de la plupart du parc continental d’avant guerre ).

Les SA a mon gout sont les plus raffinées des « grosses MG », mais la VA qui la suit, qui semble aussi grande, mais repasse au 4cylindre marche semble t il mieux .
Ce sont des autos assez lourdes et souvent la puissance manque.
Le type Y juste apres guerre, bien que 4cyl est incomparablement plus performant que ces gros mammouths somptueux.

MECANIQUE

L’autre nom parfois employé de la SA est le Two-liter (deux litres) en allusion à sa cylindrée. Ce moteur QPHG est prévu en 2062cc, avec 16hp fiscaux . Il est l’héritier de la famille des 102mm une lignée très employée chez Morris.
Lorsque la voiture est présentée au Motor Show de 1935, il se trouve sur le stand d’à cà´té la présentation de la Jaguar SS en 2664 cc et 20hp fiscaux .( la Jag est alors présentée comme une 2,5L )
Comme cette auto est directement visée par la nouvelle SA, il est décidé to rebore ( augmenter au max l’alésage de , tout en gardant la course de 102mm) du moteur en 2288cc et de proposer 18 hp, ce qui fait moins ridicule… il sera encore réalésé plus tard pour atteindre 2322 cc.

C’est un moteur « triste » pour les devà´ts de l’octogone. Il est contemporain de la vente de la holding de William Morris au groupe Morris, qui voit disparaître l’indépendance de la marque MG ce qui signifie beaucoup de chose chez MG.
C’est l’époque o?ber est légèrement rétrogradé, o?compétition qui est brillamment défendue par les succès de la fantastique type R, est purement et simplement arrêtée, et o?convient de taper dans la banque de pièces Wolseley au dépend de créativité débridée..

Il était envisagé à l’époque de créer une grande berline avec moteur 2L-8 cylindres constitué de deux moteurs juxtaposés. Adieu hélas le 2litres V8, et bonjour le « tristement latéral » Wolseley (dérivé de la Wolseley Super Six).
Une honte pour certains, sachant que depuis la Old Number One (excepté) toutes les Mg ont des arbres a came en tête)..

Les concepteurs de ce modèles se trouvèrent donc contraints à collaborer avec d’autres bureaux d’études des autres sociétés du groupe telles que Wolseley et Morris avec mise en commun des pièces au maximum.
Mais à Ian Penberthy (2) de souligner: malgré les contraintes engendrées par cette politique sur le travail des ingénieurs MG, le résultat fut une voiture très supérieure aux modèles Wolseley et Morris équivalents, tant du point de vue des performances que de celui de la tenue de route et des prestations.

Ce n’etait en aucun cas une sportive mais sa vitesse de pointe dépassait 130 km/h ce qui ne la mettrait pas à l’abri des radars d’aujourd’hui !

CONCLUSION

En fait ce que l’on aime le plus dans la sa c’est le style magnifique et très contemporain du luxe de l’époque. Cette ligne, ces carrosseries ont été voulues par Kimber, qui n’avait par contre à l’époque à sa disposition que des motorisations non MG dans l’inspiration, et des chà¢ssis Morris/ Wolseley qui ne furent jamais étudiées par Abingdon (mais par l’usine de Cowle, l’usine « historique  » de Morris, située dans une banlieue d’Oxford, d’o?ait originaire William Morris).

Comparable à la Jaguar SS, la SA n’en apparaît pas moins comme une superbe voiture, qui donnera naissance à la MG VA, au moteur plus modeste (un 4 cylindres de 1,5 litre), ainsi qu’à la MG WA dotée d’un six cylindres de 2,6 litres et 96 ch (1939). Pour la WA que d’aucun considèrent au niveau moteur comme une évolution du précèdent ( QPJG), la cylindrée est portée à 2561cc par un diamètre élargi à 73mm, une course toujours égale à 102mm et une puissance fiscale de 20hp. Là encore il s’agit de viser une Jaguar.

1876 exemplaires de la SA ont été produits en version « saloon » et 862 en « drophead coupé » .

(1) Le « drophead coupé » est un cabriolet avec deux positions d’ouverture de capote.
1. capote ouverte pour les passagers AV et fermée à l’AR
2. capote entièrement ouverte.
(2) Ian Penberthy, auteur de « MG voitures de rêve »

Sources :

Motorlegend
« MG Histoire des grandes marques » de 1967 chez Marabout (5 ‚¬)
http://www.automobile.lycos.fr/

Remerciements :
Alain (« alan »), Christophe (Colmar), Pierre Valine.